Voici le plan de match actualisé du gouvernement pour la rentrée scolaire des jeunes. Deux pages. Moins de 7 questions autorisés aux journalistes francophones et 4 en anglais dans un point de presse national supposé rassurer les millions d’enfants, de jeunes et leurs parents. Aucune annonce publique pour répondre aux interrogations de celles et ceux qui requièrent des ressources et des soutiens adaptés de qualité et en continu.
Nous sommes encore une fois désappointé par un plan qui n’effleure même pas le champ de l’adaptation scolaire encore moins les réalités des enfants et apprenants à besoins particuliers qui se retrouvent encore hors-champ. Comment le ministre peut-il ignorer les réalités éducatives et psychosociales de plus de 250 000 apprenants ? Un élève sur 4. Et encore, ces chiffres ne couvrent que la formation des jeunes. Faut-il se contenter d’aussi peu de considération ? Nous exigeons plus que le seuil minimum de services pour nos enfants. Nous dénonçons que la responsabilité des suivis pédagogiques soient pelletés dans notre cour faute de stratégie préventive et de ressources suffisantes. Ce plan donne l’apparence d’être clair et cohérent… certes, quand on le compare au plan improvisé précédent. En pratique, il en est rien. Mise à part la focale mis sur l’imposition du masque dans les espaces communs, sauf celui le plus commun d’entre tous… la classe; plusieurs questions demeurent.
Qu’en est-il des investissements qui auraient dû être annoncés afin de garantir l’apport en ressources humaines et matérielles pouvant assurer un soutien direct bonifié qui s’avère plus que nécessaire pour rattraper les 4 mois et demi de services en adaptation scolaire et complémentaires que des dizaines de milliers d’enfants à besoins particuliers ont été privés ? Serait-ce possible pour les parents d’être compensés pour les frais encourus pour l’accès à des spécialistes de soutien à l’apprentissage et complémentaires hors-réseau ainsi que les outils pédagogiques dont leurs enfants ont besoin s’ils ne peuvent pas en bénéficier à l’école ? Concrètement, à quoi ressemblera la classe à distance en cas de deuxième vague ou de retrait préventif des élèves et apprenants qui ne peuvent pas envisager un retour en classe dans les conditions pandémiques ? Comment les services éducatifs à distance seront-ils équitablement dispensés ?
Ces questions ne font partie qu’une longue liste d’interrogations que nous espérons voir être répondues d’ici deux semaines afin d’assurer une « vraie » rentrée sécuritaire aux enfants et apprenants à besoins particuliers, car eux aussi méritent de vivre une réussite éducative dans les meilleurs conditions que le Québec a les moyens de se donner.
