ÉNONCÉ DE POSITION | Plan de retour à l’école | Trop peu, trop tard pour les élèves à besoins particuliers

Après des semaines de tergiversations et d’attentes dans l’incertitude et la confusion, la #CPEBPQ dénonce l’incohérence et la manque de transparence du message livré par les ministres de l’Éducation et de la Famille. L’absence de lignes directrices claires pour un retour sécuritaire à l’école des élèves connus pour avoir un plus grand besoin d’intensité de ressources, particulièrement ciblés par cette annonce, est loin d’être rassurant pour nos membres aux prises avec plus de questions que de réponses.

Nos enfants devaient être sur le « top de la pile », ce que nous constatons, c’est que plusieurs risquent d’en être que des boucs émissaires. Nous recevons des témoignages de parents qui n’ont même pas eu accès au matériel ni à aucun plan d’apprentissage individualisé ni suivis comme prévu au début avril. Que est-il de l’appui des autres professionnels comme les préposées aux élèves handicapés, les éducateurs spécialisés, les orthophonistes, les orthopédagogues et tous les autres personnes ressources complémentaires ? « Aujourd’hui, mise à part d’enjoindre les équipes-écoles à nous convaincre d’envoyer nos jeunes enfants à l’école, en priorité, sans trop d’explications sur ce qu’ils vont y faire et avec quel appui, tout en nous déchargeant la responsabilité de décider ou non; de leur dire que ce n’est pas obligatoire, mais qu’ils ne sont plus en congé! Quel cafouillage! Trop peu, trop tard pour se donner bonne conscience. » souligne Bianca V. Nugent, porte-parole de la CPEBPQ.

Nous nous sommes très déçus de constater combien la diversité des réalités et des préoccupations des parents d’enfants à besoins particuliers demeurent encore très mal compris par nos élus. Oui, nous naviguons sur une même mer d’incertitudes, mais nous n’avons pas tous le même bateau. Certains parents sont en mesure de garder volontairement leur enfant et leur ado dans la sécurité de leur foyer et de faire les suivis pédagogiques à la maison; d’autres, faute de ressources, de soutiens adéquats, de temps et d’accès aux services essentiels ailleurs qu’à l’école, n’ont pas vraiment le choix du « volontariat ». « Nous devons aussi concilier notre vie familiale et professionnelle. Nous ne pouvons pas porter tous les chapeaux. C’est donc un faux choix pour plusieurs d’entre nous. Pour faire un choix éclairé, ça requiert une capacité d’agir et des options valides et équitables. » rappelle Madame Nugent.

Nous sommes aussi consternés de constater combien les adolescents sont complètement absents de leurs discours, comme si leurs besoins particuliers disparaissent d’un claquement de doigt après le primaire. Qu’arrivera-t-il de leurs apprentissages sans soutien direct et soutenu avant 6 mois ? Qu’en est-il de ceux ayant besoin de plus de moyens et d’adaptation ? Qu’en est-il des cours à distance, quand certains d’entres eux ont besoin de ressources technologiques qui ne sont compatibles avec des IPads ? Qu’en est-il des parcours en adaptation scolaire, comme les stages et parcours semi-spécialisé. Aux oubliettes, sans explications. Qu’en est-il de leurs besoins de socialiser, eux aussi ? Ce n’est pas important ? Est-ce que le ministre Roberge est au fait que plusieurs ados ayant besoin d’une plus grande intensité de soutien n’y arriveront pas sans l’aide de leurs travailleuse sociale ou éducateur spécialisé ?Que dire des familles qui ne peuvent pas être des « facilitateurs » d’apprentissage dans un contexte de travail à distance ou de services essentiels.

Nous estimons que le gouvernement esquive ses propres obligations légales de rendre accessible tous les services éducatifs essentiels, mais à aussi passer à côté d’une bonne occasion de renforcer leur motivation, de répondre aux besoins et consolider les acquis de nos plus grands avec le soutien direct de leurs enseignants et les professionnels de soutien. Certains parents ont atteint la limite de leurs charges mentales et ressentent de la pression indue qui vient s’ajouter à leur réalité parentale déjà très complexe.

Ce plan de retour sécuritaire à l’école pour l’éducation de nos enfants en est pas un, car il cible les mauvais objectifs avec des moyens imprécis et mésadaptés tout cela pour moins de 7 semaines. C’est une grande déception.

« Nous avons l’habitude des plans d’intervention; nous enjoignons donc les ministres à communiquer avec nous pour s’enquérir de nos savoirs d’expérience. Nous avons sûrement quelques bonnes leçons ou deux à leur transmettre. » ajoute Madame Nugent. Éducation Québec François Legault Jean-François Roberge Mathieu Lacombe #AssNat #ÉduQc

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