La #CPEBPQ souhaite exprimer ses préoccupations suite à la publication par Francis Vailles dans La Presse, les 4 et 9 mars derniers, d’articles analysant la composition des classes primaires. Si le premier article remettait en question certains mythes concernant l’écrémage des écoles publiques et la charge des classes, le traitement des données dans le second article soulève des inquiétudes majeures.
Il est essentiel de reconnaître en recherche que l’interprétation des résultats importe autant, sinon plus, que les résultats eux-mêmes. L’assertion selon laquelle l’intégration accrue d’élèves HDAA dans les classes ordinaires contribuerait à alourdir celles-ci nous semble représenter un biais statistique, étant donné l’omission de nombreuses variables pertinentes dans cette analyse.
Bien que l’article mentionne diverses variables statistiques, telles que les problèmes de santé mentale, l’anxiété et les difficultés d’apprentissage, il manque de considérer la complexité et la diversité des besoins et réalités des élèves. Un élève anxieux pourrait également être autiste ; comment prioriser l’humain derrière les « diagnostics » dans notre compréhension et nos interventions ?
Depuis nos débuts, nous critiquons la tendance du système scolaire québécois à catégoriser les élèves ayant besoin d’un soutien particulier pour apprendre uniquement selon leurs difficultés, leurs troubles ou diagnostics négligeant ainsi leurs forces et capacités. Cette approche a non seulement discriminé les élèves HDAA, mais a également contribué à un manque de ressources essentielles, exacerbant les frustrations parmi leurs enseignant.e.s et leurs parents.
De plus, le stigmate associé à ces élèves et à leurs familles, injustement qualifiées d’incompétents et d’irresponsables dans certains discours, révèle un biais d’observation préoccupant. Cela rappelle l’expérience des rats dans les années 1960, où les préjugés des observateurs ont influencé les performances, soulignant l’impact des attentes sur les résultats.
Nous croyons fermement que ces biais contribuent à la dégradation de la qualité de l’éducation publique. La récente réaction aux articles souligne un recul alarmant pour le respect de la dignité et de l’intégrité des élèves nécessitant un soutien adapté et leurs parents.
Le Québec, jadis à l’avant-garde de l’inclusion, semble s’éloigner de cette mission, adoptant des orientations contraires aux principes d’équité et de justice. Ce changement nuit à nos enfants et interroge sur les priorités de nos politiques publiques en éducation et en soutien aux personnes vulnérables.
La CPEBPQ condamne cette régression et appelle à une prise de conscience collective. Il est crucial de plaider pour un système éducatif inclusif qui valorise la diversité et bénéficie d’un financement adéquat.
Nous insistons sur le fait que chaque pas en arrière dans notre combat pour l’inclusion représente un recul pour la société dans son ensemble. Nous invitons citoyen.ne.s, parents, acteurs éducatifs et décideurs politiques à se mobiliser pour défendre les droits et l’inclusion de tous les enfants.