Hier, le premier ministre François Legault a annoncé le prolongement des mesures spéciales d’urgence dans les zones chaudes, dont le maintien de la fermeture des écoles pour une 4e semaine consécutive en ne faisant aucune allusion au sort des milliers d‘enfants et jeunes à besoins particuliers particulièrement touchés par sa décision.
Répercussions et effets des fermetures prolongées des écoles
Malgré plusieurs alertes, il semble en ignorer les répercussions disproportionnées. Ce faisant, plusieurs milliers d’enfants et de jeunes à besoins particuliers sont laissés pour compte, encore une fois. « La #CPEBPQ déplore l’ignorance et le manque de sensibilité du gouvernement envers la réalité de nos enfants et nos familles. Sans mesures exceptionnelles pour le retour à l’école, c’est plus que le maintien des acquis et la progression des apprentissages de nos enfants qui nous inquiètent, mais leur régression accélérée et la détérioration marquée de leur santé mentale » précise Bianca V. Nugent, présidente et porte-parole de l’organisme.
Les résultats du premier bulletin et les constats des parents et du personnel scolaire le confirment : l’école à distance est une véritable catastrophe, car les élèves sont privés des services, des ressources, des soins et des soutiens directs qu’ils reçoivent qu’en milieu scolaire, et ce, sur tous les cycles, tant au primaire et qu’au secondaire. Les nombreuses interruptions de leur apprentissage au cours de la dernière année ont miné leurs possibilités de développement et de perfectionnement. « Pour les plus vieux, la fermeture de leur école secondaire est hautement préjudiciable : ils sont poussés vers la porte de sortie. Des parents nous partagent que ça sera très difficile de faire en sorte que leur jeune s’accroche à l’école et y retourne une fois les mesures levées » ajoute Madame Nugent.
C’est du délestage scolaire parmi les élèves les vulnérables du système scolaire. Il y a des limites à ce que les parents peuvent faire pour leur faciliter l’apprentissage en ligne en plus de veiller au fonctionnement de la famille; cela vaut particulièrement pour ceux dont les ressources et le réseau de support sont limitées.
Vaccination : manque de transparence et barrières d’accès
La CPEBPQ s’inquiète aussi du manque de transparence et du peu d’efforts du gouvernement pour augmenter le taux de vaccination du personnel scolaire dans les différentes régions du Québec, notamment celle visées par les fermetures d’école. Si la réouverture des écoles est réellement une priorité pour le gouvernement, que font-ils pour garantir un accès prioritaire au personnel scolaire ? Quand allons-nous savoir combien d’entre eux sont immunisés et dans quelle proportion ?
Les nombreuses barrières d’accès au vaccin pour les enseignantE du primaire et du secondaire nous préoccupent tout autant. Il est aberrant d’apprendre des histoires comme celle d’une enseignante de Québec qui s’est fait dire de reporter son vaccin faute de suppléants; d’autres se font dire d’aller après leur journée de travail quand les seules plages horaires disponibles sont entre 9 h à 17 h. C’est un non sens.
Nous sommes aussi stupéfait par la réaction du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge qui rejette la responsabilité aux centres de services scolaires en disant que c’est à eux de décider si « leur employé » peut se faire vacciner sur les heures de travail ou non. Depuis quand l’éducation au Québec n’est plus un service public essentiel mandaté par l’État ?
En raison de l’ampleur des répercussions, nous sommes d’avis que les conséquences de la fermeture prolongée des écoles sont plus graves que les risques de les garder ouvertes. Ce qui serait possible de faire si le gouvernement se déciderait enfin à tout faire pour accélérer et faciliter l’accès prioritaires aux doses de vaccin au personnel scolaire ainsi qu’aux parents d’enfants en âge scolaire, notamment dans les régions à haut taux de variants. Surtout, en faire rapport en toute transparence.
#polqc #EduQc
Référence : https://www.journaldequebec.com/2021/04/20/des-profs-se-font-demander-de-reporter-leur-vaccin-faute-de-suppleants