ÉNONCÉ DE POSITION | EXPULSION DE L’ÉCOLE ET DISCRIMINATION

La suspension et l’expulsion de l’école d’élèves à besoins particuliers n’est pas rare au Québec. C’est non seulement pas si « exceptionnelle » — comme ça devrait l’être selon la Loi sur l’instruction publique, mais c’est un constat d’échec de notre système d’éducation qui peine à s’adapter à la diversité des réalités et besoins des élèves et familles d’aujourd’hui.
Les enfants à besoins particuliers du Québec n’est pas un bloc monolithique et certains ont des profils et particuliarités uniques qui les exposent à vivre des discriminations multiples comme le révèle la tragique expérience vécue par Brandon-Lee, ce jeune adolescent Noir et #autiste. Une plainte a été déposée par sa mère Marie dont nous saluons le courage et la détermination à obtenir justice pour son fils. Nous la soutenons ainsi que tous les autres familles malheureusement confrontées à vivre des situations similaires.
L’histoire révélée par CTV News Montreal est d’autant plus préoccupante parce qu’elle lève le voile sur l’existence d’un phénomène encore plus sournois et systémique qu’est la discrimination des élèves racisés et leurs familles dans les écoles dont d’autres parents allèguent avoir vécu.
« Nous sommes très préoccupées par cette histoire et le nombre de cas de suspension et d’expulsion dont nous avons connaissance, d’autant plus par ceux touchant les élèves racisés. C’est difficile d’avoir une idée de l’ampleur, car les données n’existent pas ! L’une des plus grosses craintes des parents c’est que leur enfant soit jugé ingérable et renvoyé. Ce qui est surprenant aussi c’est l’absence de registre provincial permettant de mesurer la fréquence. Peu importe l’intensité de soutien nécessaire à leur scolarisation, peu importe leur profil ou leurs besoins, tous les enfants québécois ont droit à l’éducation jusqu’à l’âge de 18 ans ou 21 ans pour ceux en situation de handicap. C’est déjà un défi de réussir dans un système mésadapté encore faut-il qu’il n’y ait pas d’autres barrières pour y avoir accès ! » souligne Bianca V. Nugent, présidente de la #CPEBPQ
Le ministre de l’éducation Jean-François Roberge a commenté l’affaire en affirmant que « le système ne doit jamais abandonné une élève ». Nous exigeons plus qu’une simple affirmation, mais qu’il fasse la lumière sur les enjeux et prenne des actions concrètes pour y arriver. En plus de rendre publique le nombre d’élèves suspendus ou expulsés, nous demandons au ministre d’en connaître leur profil afin de déterminer la fréquence à laquelle les élèves racisés sont suspendus ou expulsés – et les raisons pour lesquelles ils le sont.
Comme l’a fait l’Ontario, en 2009, nous recommandons aussi que le Québec adopte une stratégie d’équité et d’éducation inclusive. Cette stratégie a mené à l’adoption d’une politique d’équité qui recueille des données basées sur l’appartenance ethnique permettant d’identifier et d’éliminer les pratiques discriminatoires, les barrières systémiques et les biais dans les écoles et les salles de classe pour aider tous les élèves à réussir.
Qu’attend le Québec pour s’attaquer réellement à la racine du problème ?

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